Il y a quelques semaines, j’ai reçu un bulletin d’information de Revenu Québec qui a piqué ma curiosité en tant que professionnel de la finance et éducateur : du matériel pédagogique pour les élèves et les enseignants du secondaire 5. Après avoir lu le matériel, j’ai jeté un œil au programme officiel du cours d’éducation financière au Québec et j’étais curieux de savoir où en est l’éducation financière obligatoire au Canada. Voici ce que j’ai trouvé.
Le Québec, l’Ontario et la Saskatchewan sont les seules provinces (à ma connaissance) à avoir des composantes obligatoires en finances personnelles. Le cours du Québec est obligatoire pour les élèves du secondaire 5, la Saskatchewan vient de lancer un cours obligatoire en secondaire 4 et l’Ontario a réparti la littératie financière dans diverses classes de la 4e au secondaire 6. À partir de 2025, l’Ontario imposera un test de littératie financière en secondaire 4, en tant qu’unité du cours de mathématiques, exigeant une note de passage de 70 % ou plus pour obtenir le diplôme. Comme les sujets de ce test n’ont pas encore été officiellement publiés, je ne m’attarderai pas sur eux dans mon analyse du programme. Cependant, l’enseignant en moi est sceptique quant à un test à enjeux élevés, en tant que module d’un cours, qui aborderait le vaste domaine que sont les finances personnelles.
D’une manière générale, les programmes d’études du Québec et de la Saskatchewan couvrent les domaines suivants :
Québec | Saskatchewan |
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Le contenu de la littératie financière aborde des questions qui sont immédiatement pertinentes pour les élèves qui quittent ou sont sur le point de quitter l’école secondaire : comment réfléchir à un achat important, à quoi ressemble le fait de gagner un revenu, pourquoi l’épargne et les investissements sont importants et le rôle de l’emprunt responsable. L’un des points forts du programme d’études du Québec est qu’il met l’accent sur les protections juridiques des consommateurs et des travailleurs et sur le fonctionnement du système d’impôt sur le revenu. La Saskatchewan excelle dans la discussion explicite des produits d’investissement, la compréhension de la tolérance au risque et la façon dont tout cela s’intègre dans un portefeuille d’investissement. C’est dommage que ces ministères ne se soient pas parlé lors de la conception de leurs cours !
Ce que j’apprécie dans les approches de chaque province en matière de finances personnelles, c’est que les sujets abordés sont des réalités ou des quasi-réalités pour les étudiants. Bien sûr, il est intéressant d’apprendre comment sont calculés les paiements hypothécaires, mais la plupart des étudiants n’achèteront pas de maison à la fin de leurs études secondaires. De nombreux adolescents et jeunes adultes occupent des emplois d’été ou saisonniers, qui leur permettent de gagner un revenu et de le dépenser ensuite. Il est donc essentiel et opportun de savoir comment gérer ces nouveaux avantages et responsabilités d’une manière qui corresponde à leurs valeurs.
Dans les deux cas, la plus grande erreur est d’omettre les calculs relatifs à la valeur temporelle de l’argent et à l’érosion du pouvoir d’achat par l’inflation. L’épargne enregistrée et les investissements sont mentionnés brièvement, même si être capable de calculer les effets du fait de cacher de l’argent liquide sous un matelas, d’épargner dans un compte d’épargne à taux élevé ou d’investir dans un portefeuille équilibré est un atout précieux. Comprendre ces compromis est fondamental pour fixer des objectifs financiers sur plusieurs horizons et les atteindre
Oui, bien sûr, en tant que professionnel de la finance et professeur de mathématiques, j’aimerais voir plus de calculs, mais avec de bonnes raisons. Lorsque j’enseignais le cours de mathématiques du secondaire 5, j’ai poussé mes élèves à calculer les rendements ajustés à l’inflation, à comparer les épargnes forfaitaires et périodiques au fil du temps et à calculer les frais d’intérêt des cartes de crédit. Nous utilisions également des informations sur les prix, obtenues auprès de leurs parents/familles et des valeurs actuelles, pour calculer l’inflation sur ces articles. Les mathématiques étaient difficiles, mais les élèves ont atteint les normes les plus élevées et ont apprécié l’exercice. J’ai eu la chance d’avoir la flexibilité d’enseigner au-delà du cadre du cours de mathématiques et je reconnais les défis que pose l’obligation d’enseigner des mathématiques plus avancées dans un cours d’éducation financière général.
Heureusement, les ministères de l’éducation du Québec, de l’Ontario et de la Saskatchewan ont mis à la disposition des jeunes, des éducateurs et des adultes une foule de ressources. Ce que j’aime dans ces ressources, c’est qu’elles améliorent et développent les compétences de base, qu’elles sont de grande qualité et qu’elles sont disponibles gratuitement. J’espère que vous trouverez ces liens utiles et qu’ils pourront aider un enseignant à planifier ses cours, guider une conversation entre un parent et son enfant ou servir d’exploration personnelle pour un esprit curieux.
Québec
Ontario
Saskatchewan
Pour un public plus large
L’éducation financière est essentielle au bien-être financier et une formation stimulante est un moyen de susciter un intérêt durable. Il est illusoire de croire qu’un seul cours ou un seul examen ait cet effet. Je suis conscient que mes anciens étudiants ont oublié la plupart des mathématiques qui sous-tendent les calculs de valeur actuelle. J’espère que les messages plus généraux ont été retenus et qu’ils disposent de ressources auxquelles ils peuvent se confier et qui les conseillent au mieux de leurs intérêts.