2024 a été une année exceptionnelle pour les investisseurs. Nous avons tous été heureux de voir les marchés boursiers grimper de manière significative, en particulier aux États-Unis, mais aussi à travers le monde. Ces solides rendements ont été obtenus dans le contexte d’une économie américaine étonnamment résiliente et de réductions des taux d’intérêt des banques centrales. Ils se sont également produits malgré une hausse du chômage en Amérique du Nord, suffisamment importante et rapide pour déclencher la fameuse règle de Sahm, présageant une récession qui n’a pas eu lieu. Comme je l’ai écrit récemment, de nombreux gros titres à la fin de 2023 annonçaient une chute importante des marchés boursiers à venir en 2024, qui, rétrospectivement, ne s’est jamais matérialisée. Comme toujours, nous publierons le bilan économique et boursier de Raymond Kerzérho dans notre prochaine infolettre, dans laquelle vous découvrirez les rendements des différents marchés dans lesquels votre portefeuille est investi.
Les rendements du marché obligataire ont été très satisfaisants au Canada, la Banque du Canada ayant réduit son taux directeur, les obligations à court terme ont bénéficié de la baisse des taux d’intérêt et les obligations à plus long terme n’ont enregistré qu’une augmentation modeste de leur rendement, de sorte que les rendements des obligations étaient raisonnables pour l’ensemble des échéances. Cependant, la situation a été différente pour le marché obligataire américain. Alors que les taux d’intérêt à court terme ont également baissé en même temps que le taux à un jour de la Réserve fédérale, les taux d’intérêt à plus long terme ont augmenté à la fin de l’année en raison des craintes de politiques fiscales inflationnistes annoncées par le président élu.
En parlant de politique, les deux côtés de la frontière semblent défier toutes les attentes raisonnables et préparent le terrain pour une année difficile. Du côté canadien, nous avons un gouvernement boiteux qui est mal placé pour lutter contre le défi posé par la rhétorique de Trump. La stratégie politique de Trump n’est pas nouvelle : il s’en prend à un « ennemi » à propos duquel son électorat ne prend ni le temps ni la peine de creuser sous la surface de ses allégations farfelues. Il a ciblé les immigrants de cette façon dans ses campagnes électorales, et maintenant il fait de même avec le Canada. Il reste à voir si Trump mettra ses menaces à exécution, mais il ne fait aucun doute qu’il est un maître du sensationnalisme.
Trudeau a également laissé les Canadiens dans l’incertitude en ce qui concerne de nombreuses annonces récentes, telles que le nouveau taux d’imposition des gains en capital et la prolongation de la date limite pour les dons de bienfaisance jusqu’en 2024. Notre Parlement étant prorogé, les Canadiens se demandent si ces mesures recevront finalement la sanction royale ou si elles seront abandonnées par le gouvernement actuel ou un futur gouvernement. Pendant ce temps, l’Agence du revenu du Canada doit agir comme si elles étaient en vigueur jusqu’à ce que le gouvernement annonce le contraire.
Tout ce qui précède est suffisant pour énerver les nerfs les plus stoïques et les investisseurs sont à juste titre inquiets de ce qui les attend pour l’année à venir. Alors que le marché américain semble atteindre des sommets historiques, il est très tentant de céder à l’envie d’essayer d’anticiper le marché en sortant, en prévision du krach « inévitable » à venir. Dans des moments comme celui-ci, il est très important de se rappeler certains des principes fondamentaux qui permettent à un plan d’investissement bien conçu de fonctionner :
Plus important encore, la répartition des obligations dans votre portefeuille a été choisie de manière à garantir que vos besoins en matière de dépenses puissent être satisfaits et le seront au cours des prochaines années, indépendamment de l’évolution des marchés boursiers. Si vous craignez que ce ne soit pas le cas, n’hésitez pas à nous contacter pour en discuter.
Si l’envie de fuir les marchés boursiers vous saisit, n’oubliez pas qu’il faut prendre deux décisions au bon moment pour gagner la partie : il faut vendre au sommet et racheter au bas du marché par la suite. En 20 ans de carrière, j’ai vu quelques clients ou gestionnaires prendre la première ou la deuxième décision, mais je n’ai jamais vu personne prendre les deux décisions correctement.
Dans ces conditions, la meilleure façon d’aborder la nouvelle année est d’être reconnaissant de ce que nous avons eu (des rendements de portefeuille entre 9 % et 21 % nets de frais) et de nous concentrer sur ce que nous pouvons contrôler : un plan d’investissement bien conçu qui tienne compte de vos besoins en matière de dépenses. Laissons les marchés faire ce qu’ils veulent. Nous l’avons prévu ensemble.
Source : PWL Capital