Il est notoirement difficile pour les banques centrales de trouver le bon niveau de taux d’intérêt pour freiner l’inflation sans faire entrer l’économie en récession. À en juger par les données récentes, il semble que la Banque du Canada soit en train de réussir cette tâche délicate et de permettre à l’économie d’atterrir en douceur.
La Banque a relevé ses taux à dix reprises en l’espace de 18 mois, soit le rythme de resserrement le plus rapide de l’histoire du Canada. Ces hausses ont porté le taux directeur de la banque de 0,25 % à 5 % et ont permis de réduire l’inflation, avec l’aide d’événements survenus ailleurs dans le monde.
L’indice des prix à la consommation est tombé à 2,8 %1 en juin, ce qui le place dans la fourchette cible de 1 à 3 % de la banque et constitue une amélioration considérable par rapport à juin 2022, lorsque le taux d’inflation avait atteint 8,1 %. Malgré les hausses de taux, l’emploi est resté solide et la croissance économique positive.
La situation est similaire aux États-Unis, où la Réserve fédérale a relevé ses taux de manière agressive et a été récompensée par un taux d’inflation nettement plus bas (3 %2 en juin). Au sud de la frontière, l’économie reste en bonne santé, avec un taux de chômage de 3,6 % et une croissance modérée du PIB.
Les marchés ont également bien résisté à la hausse des taux d’intérêt. Au premier semestre 2023, les marchés boursiers nord-américains ont franchi le mur de l’inquiétude malgré les craintes liées au système bancaire et au plafond de la dette américaine. Les marchés internationaux et émergents ont également été positifs. Pour plus de détails, consultez les commentaires de Ray Kerzerho sur l’économie et les marchés.
La pandémie a été à l’origine d’une grande partie de la poussée inflationniste dans le monde. Les consommateurs, qui disposaient d’une abondance de liquidités à la suite des blocages, étaient impatients de dépenser, ce qui a exercé une pression à la hausse sur les prix. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont également contribué à la hausse des prix à la consommation.
Aujourd’hui, les dépenses de consommation ont diminué, les chaînes d’approvisionnement ont été aplanies et l’impact de la guerre en Ukraine sur les prix des produits de base s’est atténué (bien que l’impact du retrait de la Russie de l’accord d’exportation de céréales de la mer Noire reste à voir).
Alors, la bataille contre l’inflation est-elle gagnée ? La Banque du Canada n’est certainement pas prête à crier victoire. Alors que de nombreux économistes prévoient que la hausse des taux d’intérêt du 7 juillet sera la dernière de ce cycle de resserrement, le gouverneur Tiff Macklem est resté ostensiblement silencieux sur la suite des événements.
Nous n’essayons pas de prédire l’orientation future des taux d’intérêt. Nous préférons nous concentrer sur le contrôle des risques. Dans le contexte actuel, un risque important que nous surveillons est la possibilité que les taux restent élevés plus longtemps que ne le prévoient de nombreux observateurs.
Au début de l’année, certains experts conseillaient aux investisseurs de parier sur une baisse des taux. Cela n’a pas encore été le cas. Les taux sur le marché obligataire ont en fait augmenté. Nous avons prudemment opté pour des échéances obligataires plus courtes l’année dernière et nous serons prudents en ce qui concerne les échéances obligataires plus longues aujourd’hui.
L’endettement des particuliers constitue un autre risque majeur. Les dettes hypothécaires et les dettes à la consommation sont devenues beaucoup plus coûteuses au cours des 18 derniers mois et pourraient le rester plus longtemps que vous ne le pensez. Dans un contexte de taux d’intérêt plus élevés, il est judicieux de réduire les dettes lorsque c’est possible et d’être prudent en ce qui concerne les nouveaux emprunts.
Si les perspectives d’un atterrissage en douceur sont bonnes aujourd’hui, il est toujours judicieux d’espérer le meilleur, mais de prévoir l’inattendu.
Au cours des dernières semaines, l’équipe a travaillé fort pour produire les rapports de performance que vous avez reçus par l’Espace client PWL ou par la poste. Comme vous le savez, nous ne sautons pas sur les vagues et n’essayons pas de suivre la dernière mode. Au cours du premier semestre de cette année, cela s’est manifesté par l’enthousiasme suscité par l’intelligence artificielle. À court terme, les marchés prospèrent grâce aux attentes, et l’intelligence artificielle a certainement créé des attentes exubérantes. À long terme, c’est la réalité économique qui dicte les rendements. C’est pourquoi l’investissement axé sur la valeur l’emporte en fin de compte, pour autant que nous restions disciplinés face à la peur de manquer.
En dehors du bureau, nous continuons à être actifs dans la communauté en soutenant diverses causes, notamment :
La Fondation Douglas soutient la recherche et les soins en santé mentale à l’Institut de recherche Douglas, qui est le deuxième plus grand centre de recherche en santé mentale au Canada. En plus de commanditer son gala Ouverts d’esprit en mars, je suis en train de former une équipe pour sa collecte de fonds Bromont Ultra. Si quelqu’un veut participer à une course à relais de 160 km en vélo de montagne, qu’il me le dise !
Le Dépôt centre communautaire d’alimentation adopte une approche à multiples facettes pour lutter contre l’insécurité alimentaire à Montréal. Le Dépôt gère des programmes de jardinage communautaire, des marchés pop-up de produits frais, des cours de cuisine et un restaurant où l’on peut prendre des repas gratuits. Il gère également le novateur Marché Dépôt, où les participants peuvent « faire leurs courses » avec des dollars Dépôt pour compléter leur épicerie dans les moments difficiles. En tant que président du conseil d’administration de cette organisation, je peux témoigner de l’extraordinaire équipe du Dépôt et du travail important qu’elle accomplit.
J’espère que tout le monde passe un bel été, malgré les conditions météorologiques difficiles qui sévissent dans tout le pays.
Comme toujours, n’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions.
Peter
1 Source: Banque du Canada
2 Source: Bureau of Labor Statistics