Nov 02, 2023

Les turbulences sur les marchés ont été douloureuses, mais elles ont conduit à des perspectives plus saines

Il s’est passé la semaine dernière quelque chose qui ne s’était pas produit depuis très longtemps. Il n’y eut ni défilés ni feux d’artifice, mais une très grande nouvelle pour ceux qui suivent le marché obligataire.

L’événement qui a fait les gros titres a été la hausse du rendement du bon du Trésor américain à 10 ans, qui a atteint 5 %. Le taux d’intérêt du Trésor à 10 ans est une référence mondiale en matière de taux d’intérêt et il n’avait pas atteint ce niveau depuis juillet 2007, juste avant que la crise financière mondiale ne passe à la vitesse supérieure.

Dans les années qui ont suivi la crise, les taux d’intérêt ont continué à baisser avant de finalement atteindre un plancher proche de zéro pendant la pandémie. Ensuite, le monde a changé.

La résurgence de l’inflation en 2022 a contraint les banques centrales à augmenter rapidement les taux, faisant chuter les prix des obligations. (Les prix et les rendements des obligations évoluent à l’inverse.) À la fin de l’année, les marchés obligataires et boursiers américains avaient tous deux enregistré des baisses à deux chiffres, un phénomène rare dans l’histoire des marchés financiers.

Contrairement aux prévisions de nombreux observateurs du marché, les taux d’intérêt ont continué à augmenter cette année. Outre le recul des actions au cours des dernières semaines, la chute du marché obligataire dans un contexte de troubles géopolitiques au Moyen-Orient et ailleurs a donné lieu à un automne sombre pour les investisseurs.

Nous ne pouvons pas prédire l’évolution future de l’inflation, des taux d’intérêt ou des événements mondiaux. Toutefois, nous pouvons affirmer avec confiance que la volatilité des marchés au cours des deux dernières années a produit d’importants avantages à long terme pour les personnes qui sont à la retraite ou qui épargnent en vue de leur retraite.

Pour la première fois depuis de nombreuses années, les obligations d’État offrent un taux d’intérêt supérieur à l’inflation attendue. Le taux du Trésor américain à 10 ans s’échangeait récemment à 4,9 %1 tandis que l’inflation était de 3,7 % d’une année sur l’autre en septembre2.

Une autre façon d’évaluer les rendements réels disponibles est de regarder les obligations protégées contre l’inflation émises par les gouvernements. Au Canada, les obligations à rendement réel à long terme rapportent 2 %, un niveau inégalé depuis 2008. Encore une fois, cela signifie que vous pouvez vousassurer un rendement garanti par le gouvernement de 2 % au-dessus du taux d’inflation en vigueur à long terme. (Même si le déficit américain a grimpé à 1,7 billion de dollars cette année, le caractère risqué des titres du gouvernement américain reste sujet à débat.)

Les perspectives de rendement décent des placements obligataires se sont donc nettement améliorées, mais qu’en est-il des actions ? Si l’on se fie à l’histoire, les nouvelles sont également bonnes.

Le Global Investment Yearbook du Credit Suisse tire les leçons d’une base de données de rendements d’actifs de 35 pays depuis 1900. L’une des observations de l’édition 2023 de l’annuaire est que lorsque les rendements réels des obligations sont élevés, les actions ont tendance à fournir un rendement réel encore plus important au cours des cinq années suivantes.

Les baisses de marché que nous avons subies au cours des deux dernières années ont été douloureuses, mais elles nous ont également laissé des marchés dans un état beaucoup plus sain. Après de nombreuses années de taux d’intérêt anormalement bas, ils ont retrouvé leur niveau d’avant la crise financière, ce qui laisse présager un avenir où les investisseurs pourront atteindre leurs objectifs financiers avec moins de risques. Et pour ceux qui sont prêts à supporter le risque de volatilité des marchés boursiers, ce qui n’est jamais facile dans des moments comme celui-ci, les rendements en seront probablement d’autant plus élevés.

1Market Watch
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