Le bon départ des marchés boursiers en janvier a été annulé en mars par les turbulences bancaires aux États-Unis. La crainte que la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) ne se propage au système bancaire américain a effrayé les marchés boursiers, les investisseurs craignant que le problème ne s’aggrave. Toutefois, les mesures prises par la Réserve fédérale américaine pour stabiliser les banques américaines et l’orchestration par la Banque nationale suisse d’un accord entre UBS et Credit Swiss semblent avoir apaisé les craintes des investisseurs.
Les marchés boursiers ont terminé le premier trimestre en état raisonnable, malgré les turbulences :
Les portefeuilles PWL sont en hausse de 3 à 6 %, nets de frais, pour les 3 premiers mois de 2023.
Les marchés boursiers et les journalistes financiers se sont intéressés à l’impact de la nouvelle aversion au risque de ces banques sur l’économie en général. Si ces banques sont occupées à réparer leurs bilans (avec l’aide de la Fed), risquent-elles de prêter moins et donc de freiner la croissance économique ? Il faudra attendre encore quelques mois pour voir comment cela se traduira dans l’économie, mais les pires craintes de la mi-mars se sont apaisées.
Les difficultés rencontrées par la SVB et d’autres établissements de ce type font écho à la crise ‘Savings & Loan’ de la fin des années 80. La hausse des taux d’intérêt à court terme et le relâchement de la réglementation ont entraîné la faillite d’environ un tiers des institutions d’épargne et de crédit aux États-Unis à l’époque. Ces institutions recevaient les dépôts des clients et prêtaient des fonds pour des hypothèques, des prêts automobiles et d’autres prêts personnels. Lorsque les taux d’intérêt ont augmenté, les intérêts qu’ils devaient payer à leurs déposants ont augmenté beaucoup plus rapidement que les intérêts qu’ils percevaient sur les prêts qu’ils avaient accordés. Il s’agit essentiellement du même problème que celui qui a causé tant d’ennuis à SVB, mais SVB a d’abord prêté l’argent de ses déposants au gouvernement américain plutôt qu’à des particuliers et à des entreprises.
Les leçons tirées de la crise des Savings & Loan des années 1980 ont été bien appliquées aujourd’hui. La Réserve fédérale est intervenue rapidement et a pris des mesures importantes pour soutenir les banques américaines de taille moyenne. Elle a notamment retiré les obligations d’État des bilans de ces banques et les a remplacées par des liquidités correspondant à la valeur nominale des obligations. La Fed absorbe essentiellement les pertes que ces banques ont subies sur leurs portefeuilles d’obligations. Elle peut le faire parce qu’elle n’a pas besoin de vendre ces obligations pour émettre plus de liquidités, alors que les banques devraient le faire autrement. La Fed peut simplement conserver ces obligations jusqu’à leur échéance et récupérer les pertes au fil du temps.
Je m’en voudrais de terminer cette mise à jour sans dire quelques mots sur les récents budgets du Québec et du gouvernement fédéral.
Le budget du Québec a poursuivi la politique de M. Legault consistant à distribuer de l’argent à une plus grande partie de la population que nécessaire. Du point de vue de la politique fiscale, cette politique n’est guère utile dans la lutte contre l’inflation. La réduction du taux d’imposition de 1 % pour les deux premières tranches d’imposition des Québécois se traduira par une économie d’impôt pouvant atteindre 814 $ pour les personnes qui gagnent au moins 98 500 $. Le budget fédéral a été plus ciblé dans son soutien en augmentant le crédit de TPS pour les personnes à faible revenu. Ce crédit est totalement supprimé pour les personnes qui gagnent au moins 50 000 dollars.
Le budget fédéral a remanié le calcul de l’impôt minimum de remplacement, qui vise désormais les Canadiens qui gagnent plus de 173 000 dollars par an. Le calcul de l’impôt minimum de remplacement vise à garantir que les personnes à revenu élevé paient au moins un montant minimum d’impôt, quel que soit le nombre de déductions et de crédits dont elles bénéficient. Ce calcul étant complexe, il est très difficile de déterminer qui, parmi les hauts revenus, sera affecté sans un examen approfondi des déclarations de revenus individuelles.
Il est intéressant de noter que les deux budgets semblent donner la priorité à la simplification des déclarations de revenus, en investissant davantage dans les outils numériques disponibles pour ce faire (Québec) ou en automatisant le processus de déclaration de revenus pour les personnes à faible revenu (fédéral). Ces deux initiatives renvoient à un problème plus large auquel sont confrontés nos gouvernements provinciaux et fédéral : La loi de l’impôt est devenu si complexe qu’il est difficile pour les particuliers de remplir leurs propres déclarations de revenus. Il faut espérer que ces initiatives constituent un pas dans la bonne direction, même si je préférerais de loin que le code fiscal soit radicalement simplifié. Chaque nouveau budget semble rendre La loi de l’impôt plus complexe.
Enfin, les deux budgets font un clin d’œil à la réduction du déficit et au remboursement de la dette, mais tous deux allongent les délais dans lesquels ces objectifs seront atteints par rapport aux budgets précédents. Bien que je ne considère pas ces budgets comme prodigues, ils sont loin d’être austères.
J’espère que les explications ci-dessus vous ont été utiles et, comme toujours, n’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions ou si vous souhaitez en discuter.
Source : Statistiques de marché de PWL