Août 14, 2024

Cette fois, ce n’est pas différent en ce qui concerne les actions de valeur

Les booms et les effondrements du marché boursier créent souvent des excès d’optimisme et de pessimisme chez les investisseurs qui se persuadent que le monde a changé pour toujours.

Souvent, ces croyances sont encouragées par des gourous qui proposent des arguments convaincants et qui font la une des journaux. C’est dans des moments comme ceux-ci que les professionnels de l’investissement les plus sobres préviennent que cette fois, ce n’est pas différent.

Le phénomène est si courant qu’un couple d’économistes de Harvard a écrit un livre à ce sujet:

This Time Is Different: Eight Centuries of Financial Folly.

Un exemple actuel est le débat sur la question de savoir si l’investissement axé sur la valeur est mort. Les actions de valeur sont celles dont les prix sont bas, mesurés par rapport aux bénéfices d’une entreprise ou à la valeur de ses actifs. Ce sont généralement des entreprises dans des industries traditionnelles telles que celles des secteurs manufacturiers, les services financiers et les ressources. En revanche, les actions de croissance ont souvent des prix relativement élevés, en fonction de leurs taux de croissance des revenus et / ou des bénéfices supérieurs à la moyenne.

Depuis plus d’une décennie, les actions de valeur américaines ont nettement sous-performé les actions de croissance, notamment les géants de la technologie de pointe comme Facebook, Apple, Netflix et Alphabet, la société mère de Google. Cela a conduit certains observateurs à se demander si la surperformance de longue date des actions de valeur a disparu pour de bon.

C’est une question importante car depuis les années 1920, les actions de valeur ont généré de meilleurs rendements que les actions de croissance. Aux États-Unis, depuis 1926, la probabilité que les actions de valeur surclassent la croissance sur une période de 10 ans est de 84%. Pour cette raison, chez PWL, nous orientons les portefeuilles de nos clients vers des actions de valeur et de petite capitalisation (une autre catégorie qui a généré une prime de rendement sur le long terme).

Ironiquement, la prime de rendement des actions de valeur peut être attribuée aux mêmes excès d’optimisme et de pessimisme qui mènent à un type de pensée « cette fois-ci c’est différent ». Les investisseurs ont tendance à être trop enthousiasmés par les perspectives des entreprises à croissance rapide et trop déprimés par les entreprises à croissance plus lente. Lorsque la réalité s’installe, les actions chères ont tendance à sous-performer les moins chères.

Ces dernières années, cela ne s’est pas produit. Les actions de croissance ont augmenté régulièrement et les actions de valeur ont langui pour la plupart.

Cependant, une importante reprise des actions de valeur au cours des deux derniers mois a conduit à des spéculations quant à savoir si la marée pourrait enfin tourner. En octobre, les actions de valeur à petite capitalisation ont surperformé le marché américain global de + 3,4% contre -2,3%, selon les statistiques de marché de PWL. C’est une énorme différence de cinq points de pourcentage pour un seul mois. Les actions de valeur ont continué de performer fortement en novembre en réponse aux bonnes nouvelles concernant un vaccin contre la COVID-19.

L’argument clé avancé par ceux qui pensent que la prime pour les actions de valeur ne reviendra pas est lié à l’idée que le monde est passé d’une économie manufacturière à une économie basée sur la connaissance. Ces observateurs soutiennent que les règles comptables ne rendent pas suffisamment compte de ce changement d’évaluation des bénéfices ou des actifs des entreprises.

Cet article de Rizova et Saito réfute cet argument en montrant pourquoi l’importance croissante des actifs immatériels – le fondement de l’économie du savoir – n’empêche pas que la valeur soit mesurée aujourd’hui comme elle l’était dans le passé. Entre autres, les auteurs observent que les investissements en actifs immatériels ne sont pas nouveaux.

Cet article dissipe le mythe selon lequel le boom des actions de croissance est basé sur les performances extraordinaires d’un petit nombre de géants de la technologie. Au lieu de cela, il a été étendu à toutes les valeurs de croissance, ce qui suggère que la vraie cause n’est pas un nouveau paradigme provoqué par les progrès technologiques révolutionnaires.

L’auteur de l’article, Cliff Asness, observe que le succès de l’investissement axé sur la valeur ne dépend pas du bon alignement des tendances. Cela dépend plutôt de la nature humaine et de la tendance des investisseurs à rendre les actions chères trop chères et les actions bon marché trop bon marché.

Le directeur de la recherche de PWL Capital, Raymond Kerzérho, vient de publier son étude la plus approfondie concernant la prime de valeur dans son nouvel article, The Value Premium: Fact or Fantasy.

Historiquement, lorsque la prime de valeur revient, elle revient très rapidement et très fortement, tel que nous l’avons vu en octobre et novembre. C’était certainement le cas après l’éclatement de la bulle technologique au début des années 2000. Dans ces cas, les investisseurs qui ont conservé leur discipline de valeur ont été récompensés pour leur patience.

Il n’y a aucun moyen de savoir si le récent rebond des actions de valeur marque le début d’une longue période de surperformance. Cependant, nous ne pensons pas que la nature humaine ait changé, et en ce qui concerne les actions de valeur, nous ne pensons pas que cette fois soit différente.

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