La plupart des gens ne sont que trop prêts à tourner la page de 2020 et attendent avec impatience des temps meilleurs. Bien que cela soit compréhensible, il vaut la peine de revenir en arrière pour tirer des leçons d’investissement de l’année difficile que nous venons de vivre.
Une des principales leçons que les investisseurs devraient tirer de 2020 est que le risque est ce que vous ne voyez pas venir. Chacun évalue naturellement les risques liés à l’investissement en fonction de ce qu’il sait, mais ne pense pas vraiment à ce qu’il ne sait pas ou ne peut pas encore savoir. La pandémie mondiale en est un parfait exemple.
Nous savions qu’une pandémie était possible, mais c’était un événement à faible probabilité et à fort impact – un « cygne noir » selon les mots de l’auteur Nassim Nicholas Taleb. Cela n’a pas figuré dans les scénarios de risque de la plupart des analystes et experts du marché.
En fait, nous traitons souvent l’improbable comme l’impossible. Lorsque nous voyons 20% de chances de pluie, nous avons tendance à supposer qu’il ne pleuvra pas. Cependant, s’il pleut 20% du temps et que la météo prévoyait 20% de chances de pluie, alors les prévisions étaient exactes.
Un exemple plus percutant est le haut degré de confiance des médias américains dans le fait qu’Hillary Clinton vaincrait Donald Trump lors de l’élection présidentielle de 2016. En fait, « Clinton n’était tout simplement tant favorite que ça », déclare Nate Silver, responsable du site FiveThirtyEight dans un article intitulé The Media Has A Probability Problem « Elle avait environ 70% de chances de gagner selon les prévisions de FiveThirtyEight, contre 30% pour Trump. »
Une faible probabilité ne signifie évidemment pas une impossibilité, mais nos idées préconçues nous conduisent à sous-estimer les faibles probabilités. Comme l’observe le gestionnaire de fonds Morgan Housel dans cet article, les risques les plus importants sont ceux auxquels personne ne s’attend car nous n’y sommes pas préparés, et ce manque de préparation amplifie les dégâts lorsqu’ils surviennent, souvent dans un climat de panique.
En reconnaissance de ce biais cognitif, nos portefeuilles sont conçus non seulement pour profiter des gains du marché, mais aussi pour se protéger prudemment contre la perte permanente de capital en se diversifiant largement entre les classes d’actifs et les zones géographiques. C’est aussi pourquoi, malgré des taux d’intérêt très bas, que les obligations restent une classe d’actifs pertinente dans tous les portefeuilles.
Une leçon connexe à tirer de 2020 est d’ignorer les experts du marché. C’est un bon conseil chaque année, mais particulièrement en 2020. Aucune des grandes prévisions pour 2020 publiées fin 2019 ne prévoyait une pandémie mondiale. Pourtant, encore une fois à cette période de l’année, toutes les grandes banques et maisons d’investissement publient leurs prévisions pour l’année à venir. Ils sont largement inutiles.
Cela dit, alors que les fluctuations annuelles ressemblent à des moto-marines qui vont et viennent, certaines tendances à long terme ressemblent davantage aux paquebots, qui avancent et ne changent de cap que lentement. C’est sur la base de ces tendances à long terme que nous fondons nos attentes de rendement pour la planification financière.
Nous ne nous attendons pas à ce que les rendements au cours des 10 prochaines années soient excellents car l’inflation et les taux d’intérêt sont si bas aujourd’hui. En effet, les recherches de Vanguard et de PWL montrent des attentes de rendement à long terme qui sont tout aussi modestes.
Néanmoins, tout en gardant à l’esprit les difficultés, et dans certains cas la tragédie que beaucoup ont vécues en 2020, nous attendons avec optimisme la nouvelle année et souhaitons à tous une année 2021 saine et prospère.