Chaque fois que j’ai une idée d’investissement, je me rappelle que des millions d’autres personnes pensent probablement la même chose que moi.
J’observe souvent le même phénomène chez mes clients. Les questions sur un sujet arrivent en masse, les gens arrivent à des conclusions similaires sur les développements des marchés. Je leur conseille invariablement d’approfondir leur réflexion avant de prendre une décision.
En ce moment, je reçois beaucoup de questions sur les taux d’intérêt plus élevés offerts par les placements à court terme tels que les CPG et les fonds à rendement élevé. Pourquoi risquer de l’argent en bourse alors que ces placements relativement sûrs peuvent rapporter plus de 5 % ? Là encore, la réponse pour un investisseur à long terme n’est pas aussi évidente qu’il n’y paraît.
L’une des raisons de faire une pause avant d’agir est que le marché boursier peut continuer à faire beaucoup mieux que les investissements à court terme ou le marché obligataire.
Il suffit de se rappeler que l’année dernière, à la même époque, une situation similaire s’est produite. Les rendements ont grimpé à plus de 5 % à l’automne dernier et de nombreux investisseurs ont été tentés de délaisser les actions pour se tourner vers des placements à revenu fixe à court terme.
L’attrait pour les investissements à faible risque et à rendement généreux était compréhensible après une année 2022 désastreuse sur les marchés et de nombreuses années de rendements dérisoires des titres à revenu fixe. Rétrospectivement, ce n’était pas la bonne décision.
Si vous aviez renoncé aux actions l’année dernière pour vous assurer un rendement sûr de 5 %, vous auriez manqué des gains substantiels sur le marché boursier. Cette année, le marché américain a enregistré un rendement de 17,8 %1 à la fin du mois d’août en dollars canadiens, tandis que le marché canadien a enregistré un rendement de 6,9 %1.
De nombreux prévisionnistes s’attendent actuellement à ce que les taux baissent au cours des prochains mois, mais comme je l’ai noté en juillet, il n’y a aucune garantie. Si la croissance économique et/ou l’inflation sont plus fortes que prévu, les taux pourraient augmenter et rester élevés plus longtemps que ne le prévoient les experts aujourd’hui. Des taux plus élevés pénaliseraient ceux qui sont bloqué maintenant et feraient également baisser les prix des obligations.
Ces problèmes mettent en évidence des raisons historiques plus fondamentales pour lesquelles les investisseurs à long terme résistent à la tentation de délaisser les actions pour privilégier des investissements sûrs à court terme. Même si la sécurité peut sembler agréable à court terme, ces investissements offrent des rendements attendus à long terme inférieurs et plus imprévisibles que ceux des actions.
Faisant état d’une étude des rendements historiques dans 35 pays depuis 1900, le Global Investment Returns Yearbook de Credit Suisse montre que les actions ont surperformé les obligations et le cash même quand les rendements sur le cash grimpent. Mais pour obtenir des rendements boursiers, il faut être prêt à supporter la volatilité comme nous avons connu en 2022.
La menace de la volatilité est la raison pour laquelle les actions et, dans une moindre mesure, les obligations sont assorties d’une prime de risque par rapport à un investissement sûr. À mesure que les taux d’intérêt augmentent, la prime de risque devrait également augmenter. En d’autres termes, les rendements des actifs risqués devraient augmenter avec les taux d’intérêt, et c’est ce que révèle une analyse de la question dans le rapport du Credit Suisse.
De plus, les rendements à long terme des actions ont plus de chances de suivre l’inflation que les rendements des placements sûrs.
Pour plus de détails sur ces points, veuillez consulter la vidéo de notre collègue de PWL Capital, Ben Felix.
En définitive, la hausse des taux d’intérêt n’a pas modifié notre philosophie fondamentale d’allocation d’actifs. Si vous disposez d’environ cinq années de dépenses dans des obligations à court terme, vous pouvez résister aux baisses du marché boursier et il n’y a pas de raison impérieuse de modifier la répartition de vos actifs.
Les rendements actuellement offerts par les CPG et autres placements à court terme peuvent être attrayants mais, comme c’est souvent le cas, prendre des décisions de portefeuille à long terme sur la base des mouvements à court terme du marché peut conduire à des résultats malheureux.
1 Source: Dimensional